L’autodiscipline : une nécessité pour les freelances !

Lorsqu’on est son propre patron, personne n’est là pour nous cadrer, nous motiver ou même nous remettre sur les rails quand c’est nécessaire. Pourtant, ces éléments sont importants pour travailler correctement. Les freelances, indépendants et autres entrepreneurs n’ont pas le choix : ils doivent s’autogérer. Autant pour leur performance professionnelle que pour leur équilibre personnel, ils doivent donc miser sur l’autodiscipline. Mais comment s’autodiscipliner ? Je vous donne quelques astuces !

Selon moi, l’autodiscipline, c’est être capable de se botter le train soi-même (pardonnez-moi l’expression, mais je trouve qu’elle illustre bien mon idée  ). En quelques mots, il s’agit de mettre en place les bonnes actions et les bonnes habitudes – et surtout de s’y tenir – pour atteindre ses objectifs. Sacré challenge !

L’essentiel : avoir un rythme régulier

L’autodiscipline est d’abord une question de rythme ; je pense que c’est le point le plus important. Sans régularité, c’est rapidement l’anarchie. Je l’ai moi-même expérimenté à mes débuts : sans horaires plus ou moins définis, je n’arrivais pas à m’organiser, à décider quoi faire, à avancer, bref à travailler. Et adopter un rythme régulier m’a vraiment aidée à passer à la vitesse supérieure.

Certes, tout le monde n’a pas la même cadence. Certaines personnes sont plus productives le matin, alors que d’autres sont inefficaces avant 15 heures. Le principal est donc de connaître son propre rythme et surtout d’établir une régularité en fonction de son cycle.

Se lever et se coucher à heures fixes

« Oui, maman… »

Ce conseil peut sembler banal, mais il est très important. Et je ne le mets pas en avant uniquement parce que le sommeil est une chose sacrée pour moi ! En effet, même s’il est (très) tentant de faire la grasse matinée et de regarder des séries jusqu’au bout de la nuit, il faut être un minium raisonnable. Si vous êtes plus productif le matin et que vous avez besoin de vos 8 heures de sommeil, il n’y a qu’une solution pour bien travailler : vous coucher et vous lever assez tôt.

Je ne vais pas vous mentir, cette autodiscipline demande beaucoup d‘efforts au début, mais elle devient progressivement une habitude. Pendant mes premiers mois de freelance, j’ai voulu profiter de ma nouvelle liberté pour me lever quand j’en avais envie, en me disant « au pire, je rattraperai mon retard en bossant plus tard ». Mauvaise idée ! Évidemment, j’étais ravie de pouvoir me lever tard le matin, mais puisque je travaillais aussi assez tard, je manquais de temps pour me détendre le soir. Ce qui m’a rapidement frustrée…

Du coup, j’ai décidé de mettre un réveil le matin, pour m’autodiscipliner. Les premières semaines, cette sentence m’a fait mal au cœur, j’ai eu l’impression de « gâcher » ma chance de dormir plus tard. Maintenant, même si je dois encore me faire violence certains matins, j’arrive finalement à me lever assez tôt. Je suis bien plus efficace pendant ma journée de travail… et j’ai du temps libre le soir ! Autre dommage collatéral : depuis que j’ai instauré un rythme régulier en semaine, je me lève à peine plus tard les week-ends, ce qui me laisse plus de temps de détente 

Devenir un Seigneur du Temps

Pour travailler plus efficacement quand on est indépendant, la gestion du temps est aussi une part essentielle de l’autodiscipline. Sans personne pour vous attribuer des tâches et coordonner votre agenda, c’est à vous de le faire ! Entre prospection commerciale, projets en cours, facturation, relations clients, comptabilité, etc. Il faut alterner les casquettes… et accorder du temps à chacune.

Personnellement, j’ai toujours aimé organiser mon temps, planifier. Avoir une certaine visibilité me rassure et m’aide à me mettre au travail. « Question visibilité, un freelance est assez mal loti », me direz-vous. J’en conviens… Mais il est quand même possible de s’organiser suffisamment pour mieux gérer son temps, malgré les aléas. Par exemple :

  • Je planifie les rédactions les plus complexes le matin, car mon cerveau est plus productif, et je m’occupe des tâches plus simples l’après-midi.
  • Quand j’accepte des commandes de clients, je veille à garder un peu de temps disponible pour d’éventuels imprévus (mission urgente, révision plus longue que prévue, etc.).
  • Même quand j’ai des missions en cours, je réserve quand même un peu de temps chaque semaine pour du démarchage.

Ce sont quelques-unes des astuces que j’applique pour gérer mon temps, mais il en existe bien d’autres !

L’autodiscipline, c’est aussi s’accorder des pauses

Eh oui, l’autodiscipline ne consiste pas uniquement à se taper sur les doigts. Il faut aussi s’accorder des pauses ; votre cerveau et votre santé mentale vous remercieront !

Concrètement, par « pauses » j’entends :

  • Des pauses régulières. La durée et la fréquence dépendent de votre rythme et de vos besoins, mais l’idéal est de prévoir au moins deux courtes pauses (10-15 minutes) dans la journée. Pour une « productivité parfaite », des études recommandent même une pause de 17 minutes après 52 minutes de travail. Le mythe du 8h-18h non-stop n’a qu’à bien se tenir !
  • Une vraie pause déjeuner. Pas question de sauter le déjeuner. Le midi, accordez-vous une véritable pause (au moins 30 minutes sans travailler) pour manger tranquillement et reposer votre cerveau. Vous n’en serez que plus efficace l’après-midi.
  • Des jours de repos. Quand on est indépendant, il est parfois nécessaire de travailler le week-end ou d’enchaîner plus d’une semaine sans interruption. Mais cette cadence n’est pas tenable sur le long terme. Pire, elle devient rapidement contre-productive. Pour rester efficace (et en bonne santé), réservez donc un jour par semaine, idéalement deux, pour vous reposer. Attention, pendant cette coupure, pas de travail !
  • Des périodes de congé. En complément de vos pauses hebdomadaires, vous avez aussi besoin de coupures plus longues. Il est impossible de travailler efficacement tout au long de l’année, en se contentant uniquement de jours de repos épars. Il faut aussi quelques réelles vacances pour vraiment couper et changer d’air. Après tout, on n’est pas des machines !

Travail ou loisir, il faut choisir !

J’insiste aussi sur l’importance de bien dissocier vie privée et vie professionnelle. Ici encore, ce conseil peut sembler cliché, mais je trouve essentiel de ne pas (trop) mêler ces deux sphères. Même si travail et vie personnelle sont intimement liés quand on est freelance, tout est question d’équilibre. Et cette séparation doit se faire dans les deux sens :

Il y a un temps pour le travail…

D’un côté, je pense qu’il vaut mieux éviter de faire des choses personnelles sur le temps de travail.

Travailler à la maison est source d’innombrables tentations. Et je ne parle pas que de l’appel du canapé, de la console ou de votre livre préféré ! Quand on travaille chez soi, il est aussi tentant de s’interrompre pour faire la vaisselle, plier le linge ou passer l’aspirateur. Mais ce n’est pas le moment. Pendant vos heures de travail, vous êtes censé travailler (logique !). Bien sûr, vous pouvez profiter de vos pauses pour faire quelques tâches ménagères si vous en avez envie ; cela aura au moins l’avantage de vous changer les idées ! J’avoue être la première à le faire. Mais il faut éviter d’interrompre votre travail spécialement pour une activité personnelle.

Afin de limiter les tentations, le mieux est d’avoir un endroit dédié pour travailler. Si vous le voulez, que votre activité le permet et que vous avez le budget nécessaire, vous pouvez rejoindre un espace de travail collaboratif (coworking). Vous aurez accès à des infrastructures et rencontrerez d’autres indépendants dans la même situation que vous. Si vous préférez travailler à la maison, veillez à aménager un espace spécialement pour votre activité professionnelle. Il peut s’agir d’une pièce dédiée ou d’un coin d’une pièce, si vous manquez de place. Pour ma part, étant donnée la taille de mon appartement, j’ai simplement installé mon bureau dans un coin du salon !

L’autodiscipline peut sembler inenvisageable pour certaines personnes. Moi-même, je me croyais incapable de me discipliner suffisamment pour pouvoir travailler à mon compte, chez moi. Et pourtant, j’ai réussi et ça me semble naturel maintenant !

Source Alibi créations