J’ai changé de vie pour devenir nomade digitale à 44 ans avec ma famille et je ne le regrette pas!

"Ce n’est qu’en arrivant à la moitié de ma vie, à cette fameuse 'crise de la quarantaine', que tout a basculé pour moi" explique Christine, blogueuse nomade.

CHANGER DE VIE - On se persuade souvent que, arrivé à un certain âge, plus aucun changement n’est possible. Qu’il est trop tard.

Trop tard pour se reconvertir dans un nouveau métier. Trop tard pour se former à de nouvelles compétences. Trop tard pour réaliser ses rêves. Trop tard pour être heureux. Trop tard pour faire un tour du monde.

Et pourtant.

Ce n’est qu’en arrivant à la moitié de ma vie, à cette fameuse “crise de la quarantaine”, que tout a basculé pour moi.

La vie est trop courte

À 43 ans et 7 mois exactement!

Le temps était venu pour moi et ma famille de changer de mode de vie.

De VIVRE pleinement en suivant notre cœur et notre besoin vital de profiter de chaque instant ensemble. 

“La vie est trop courte.” Je sais que c’est une phrase, qui, à force d’être répétée, devient banale. Qu’elle en perd tout son sens. Mais c’est faux.

À la moitié de notre vie, combien d’entre nous ont-ils déjà connu la perte d’un parent, d’un frère ou d’une sœur? Combien d’entre nous ont déjà subi une maladie qui les a mis face à une dure réalité: notre vie ne tient qu’à un fil… qui peut se rompre en une fraction de seconde.

Devons-nous attendre le dernier souffle de notre existence pour faire preuve de lucidité?

Attendre qu’il soit trop tard pour VIVRE ENFIN sans regret ni remords?

Les préparatifs pour changer de vie

En décembre 2012, avec mon mari et notre fils (il avait 13 ans à ce moment-là), nous avons pris une grande décision! Celle qui allait tout changer et nous propulser vers une vie de voyage permanent.

Ce qui est fou, lorsque je repense à cette période, c’est que ce projet a pris forme quasi du jour au lendemain.

Je n’avais pas le profil d’une aventurière, j’étais plutôt du genre casanier.

Mais nous n’arrivions plus à apprécier notre quotidien d’entrepreneurs.

Mon mari était au bord du burnout.

Trop de stress et cette impression de gâcher notre vie.

De passer à côté de choses importantes.

Nous avons réalisé que l’activité professionnelle (gérer une boutique en ligne) que nous faisions de notre maison depuis déjà 7 ans, nous pouvions la faire de n’importe où dans le monde.

Les seuls impératifs? Nos ordinateurs, une bonne connexion internet et nos passeports! Nous pouvions travailler par internet tout en changeant régulièrement de ville, de pays puis de continent.

Et ainsi devenir ce que l’on nomme outre-Atlantique des digital nomads!

Nous avions la liberté géographique au bout des doigts et nous ne le savions même pas.

C’est fou quand on y pense.

Pour une grande majorité de personnes, ne plus avoir de maison à soi est inimaginable. Lorsque j’explique cela à des gens rencontrés au cours de nos voyages, ils sont à chaque fois interloqués.

“Quoi? Vous n’avez plus de maison à vous? Avoir un chez vous ne vous manque pas? Vos propres meubles? Vos propres couverts?” 

On se raccroche aux objets que nous possédons comme à des bouées de sauvetage en pleine mer. On passe des jours et des jours à nettoyer des bibelots sur nos étagères. À remplir des armoires de vêtements que nous ne portons jamais. Et puis, nous craignons “de manquer”, de jeter, de donner ce que l’on n’utilise jamais.

Ce besoin de possession qui nous garde enchaînés nous rend-il plus heureux?

"Quoi? Vous n’avez plus de maison à vous? Avoir un chez vous ne vous manque pas? Vos propres meubles? Vos propres couverts?"

Est-ce qu’au moment de rendre son dernier souffle, c’est à nos meubles, notre super robot de cuisine que nous pensons ? À nos armoires débordant de vêtements ?

Non.

À ce moment-là, nos pensées vont vers ceux que nous aimons, vers ces rêves, ces projets que nous avons réalisés. Ou bien, ces regrets de ne pas avoir eu le courage de faire ce dont on avait vraiment envie. De ne pas avoir vécu notre vie à notre façon, et pas en fonction des autres.

Il m’a fallu du temps et des deuils, pour comprendre l’importance de nos actes.

Et c’est pourquoi, peu à peu, j’ai changé ma façon de penser, de croire, de posséder. J’ai ouvert mon esprit à un nouveau champ des possibles.

En planifiant les différentes étapes vers cette vie de voyage, elle devenait une évidence pour chacun de nous.

"Ne plus avoir de domicile fixe ? C’est impensable, marginal ! 
On ne peut pas faire ce choix consciemment ?
Et pourtant ! C’est ce que nous avons choisi de faire."

Nous avons réfléchi, point par point, à la logistique de notre famille nomade.

La scolarité de notre fils qui se ferait à distance avec les cours du CNED. L’assurance santé, la gestion de l’administratif, etc.

Nous avons créé une organisation de recherche de logement (souvent en Airbnb), de déplacements et de travail à distance. En 2013, ce style de vie était encore peu connu en France : c’était à mon mari et à moi de nous créer cette nouvelle façon de vivre. De la façonner afin qu’elle devienne notre normalité.

Nous avons d’ailleurs partagé cette expérience familiale au travers de notre blog. L’objectif : montrer que c’était possible ! Nous voulions ouvrir ainsi une porte vers la liberté, pour que d’autres familles s’y engouffrent à leur tour.

En l’espace de quelques mois, notre maison, dont nous étions locataires, était vidée. Tous nos meubles, toutes nos affaires, vendus ou donnés. 

Pour vivre plus sereinement cette nouvelle vie nomade, nous devions voyager léger. Nous débarrasser de ce qui n’était pas essentiel à notre bien-être. Laisser derrière nous, tout ce qui pouvait nous encombrer dans notre nouvelle vie.

Ce fut la partie la plus délicate de nos préparatifs pour devenir une famille nomade digitale à plein temps. C’est dingue ce que l’on peut accumuler en 21 années de vie commune ! 

À quelques jours du grand départ, il ne restait que 4 ou 5 cartons à déposer chez un proche. J’avais, tant bien que mal, réussi à ne garder que ce dont nous aurions besoin pour notre future vie nomade.

Nous allions changer de maison chaque mois au gré de nos envies. Et cela ne me faisait pas peur.

Pourquoi ?

Certainement parce que j’avais compris que ce ne sont pas les biens matériels qui définissent qui nous sommes. Et surtout que ce n’est pas en possédant le dernier grand écran ou une armoire pleine de chaussures que je serai heureuse.

Mais, plutôt, que ce sont les expériences que nous vivons, les rencontres que nous faisons, les personnes qui nous accompagnent, qui participent à notre bonheur.

9 ans plus tard

9 ans ont passé depuis que nous avons pris cette décision. Tant de choses incroyables ont jalonné notre vie !

Nous avons foulé de nos pas tant de beaux pays : Maroc, Espagne, Italie, Croatie, Hongrie, Bulgarie, Grèce, Thaïlande, Vietnam, Malaisie, Hong Kong, Singapour, Japon, Hawaii, Canada… 

Nous sommes loin d’avoir fait le tour du monde. Et, en même temps, cela n’était pas (et n’est toujours pas) le but de notre changement de mode de vie.

Nous avons ralenti le rythme de nos déplacements, adopter le slow travel en séjournant jusqu’à 3 mois au même endroit.

Nous permettant ainsi de découvrir plus en profondeur un pays et ses habitants.

Nous avons fait de belles rencontres, lier des amitiés.

Cette vie de voyage m’a permis d’apprendre beaucoup de choses sur moi. Mais aussi sur tout ce que ce type de décision peut apporter comme bénéfices.

J’ai osé sortir de ma zone de confort : quitter le cocon douillet de notre maison dans le Var, ne plus avoir de domicile fixe, découvrir une vie sans routine, aller vers les autres, faire fi de ma timidité pour parler en public…

J’ai appris à ne plus m’encombrer de paroles inutiles, de discussions stériles ni de personnes négatives.

Accepté qu’il était important de vivre pleinement chaque moment de sa vie (ce qui n’est pas aussi simple qu’il y parait). Et surtout, qu’il fallait suivre ses rêves pour réaliser ce qui nous tient à cœur et ainsi ne jamais avoir de regret. 

Malgré tout ce que nous vivons depuis mars 2020, nous n’avons pas cessé de voyager.

Bien sûr, nous nous sommes adaptés aux contraintes liées à la pandémie.

Nous avons énormément ralenti nos déplacements. Mais cela nous a permis aussi de vivre dans de magnifiques régions au Portugal et en Espagne.

Et, depuis peu, nous avons posé nos valises en Bulgarie. Un pays que nous allons prendre le temps de découvrir à notre rythme tout en poursuivant nos activités en ligne.

Nous avons cette liberté de ne pas être obligés de nous attacher à un lieu pour vivre et travailler: le monde est notre maison, notre bureau et notre terrain de jeu.

Merci à cette planète d’être aussi belle. 

Source Huffpost