7 conseils pour se lancer en freelance

2021 est partie pour être, comme 2020, une année record en termes de création d’entreprise. Le statut qui arrive en tête est celui de la micro-entreprise. Alors voici 7 conseils lorsqu’on se lance en freelance.

« Je me suis mis à mon compte ». On a tous un auto-entrepreneur dans notre entourage qui nous vante les avantages d’être son propre patron. D’ailleurs près d’un million d'entreprises ont été créées ces derniers mois dont les trois quarts sont des entreprises individuelles, un record en France. Lucas Perelstein, consultant en communication et événementiel, s’est lancé il y a un peu plus de 6 mois, après plusieurs années en CDI dans différentes entreprises. « J’avais envie d’être à mon compte, travailler sur des projets variés avec différents clients. Mais aussi gérer mon temps comme je le voulais », explique-t-il. 

Si être maître de son destin professionnel présente des avantages, il faut s’y préparer. De la création de son statut à la recherche de clients, en passant par la gestion administrative, devenir auto-entrepreneur est un métier à part entière. Voici 7 conseils utiles à tous ceux qui se lancent à leur compte, à travers le témoignage de Lucas Perelstein et l’avis de Jean-Michel Ly, expert en création d’entreprise chez Bpifrance.  

1/- Bien comprendre le statut de micro-entrepreneur (ou auto-entrepreneur)

Ça y est, vous êtes décidés à être votre propre patron, mais avant toute chose, il faut créer votre statut. Si la demande est facile à faire, les options qui se présentent à vous sont multiples. « Quand tu crées ton statut, tu as plusieurs cases que tu peux cocher, or tu as très peu d’informations sur ce que ça engendre. Dans mon cas, j’avais coché une case à l’ouverture de mon statut, qui est l’impôt libératoire et encore aujourd’hui je n’arrive pas à savoir si c’est avantageux ou non pour moi ». 

L’avis de l’expert :

Le régime micro-entrepreneur séduit de nombreux porteurs de projet du fait de sa simplicité : 

  • Des obligations comptables réduites. 
  • Pas de TVA à facturer (franchise de TVA) tant que les encaissements annuels ne dépassent pas certains seuils. 
  • Des modalités de calcul et de règlement des cotisations sociales très simplifiées : aucune avance de cotisations n'est à faire en l'absence d'encaissement de chiffres d’affaires. 
  • Possibilité, sous certaines conditions, d'opter pour le versement fiscal libératoire*, c'est-à-dire le paiement de l'impôt sur le revenu dû au titre de l'activité indépendante, en même temps que les cotisations sociales. 

*Quelques précisions pour le versement fiscal libératoire :

Il vous permet de vous acquitter de l'impôt chaque mois en même temps que les cotisations sociales selon un barème fixe contrairement à l'impôt sur le revenu classique, qui lui est variable.

Si vous répondez aux conditions de revenus, ce système peut être avantageux. En revanche, il peut être désavantageux car vous payez l'impôt dès le premier euro reçu et ce même si vous n’êtes pas imposable. Et comme il ne s'agit pas d'un prélèvement à la source mais bien d'un versement libératoire, l'impôt est payé et non remboursé même si vous êtes non imposable. 

2/- Soigner son image de marque 

Une fois le statut en poche, il faut trouver des clients et démontrer que votre profil est celui qu’ils recherchent. Pour valoriser vos compétences, soignez votre CV, votre compte LinkedIn et créez-vous un portfolio avec des exemples de vos précédentes expériences. « J’ai aussi ajouté deux recommandations sur mon CV. Ces personnes qui m’ont recommandé ont d’ailleurs été contactées par certains de mes clients », indique Lucas Perelstein. L’idée n’est pas de se survendre, mais de cibler vos compétences pour vous démarquer. « J’ai ouvert un compte Instagram spécialisé dans le tennis, qui m’a permis de devenir social media manager d'une entreprise ».   

L’avis de l’expert : 

Soigner son image de marque, c’est un gage de confiance. Mettez en avant vos références clients, les recommandations qui vous sont données sur LinkedIn, les avis positifs sur les réseaux sociaux, votre savoir-faire et expertise (en précisant le nombre d’années), etc.

Vous allez ainsi communiquer sur des éléments de réassurance et créer une relation de confiance. Cela contribue également à votre e-réputation ou personal branding. L'e-réputation contribue à la construction de votre image de marque, à la relation de confiance bâtie par votre entreprise, et donc à la réalisation de votre chiffre d’affaires (50 % des internautes vont essayer de trouver une note d’au moins 4 sur 5 étoiles avant de passer à l’acte d’achat). 

3/- Savoir gérer plusieurs clients en même temps 

Vous avez trouvé votre premier client, qui correspond à tous vos critères et vous hésitez à postuler à d’autres offres en parallèle. N’hésitez plus. Il vaut mieux avoir plusieurs clients pour assurer une diversification des revenus. « Toutes les entreprises avec lesquelles je travaille ont des fonctionnements différents. Une me paye le 1er du mois, tandis qu’une autre le 9 et la dernière le 14 ».Le premier salaire de Lucas Perelstein permet à l'entrepreneur d'absorber ses charges qui tombent avant le 9. 

Il ne faut pas miser que sur un client, mais ne pas en avoir trop non plus lorsqu’on débute. Drôle d’équation. Pour commencer, il vaut mieux en avoir au moins deux, pour assurer la diversification de revenus mais aussi apprendre à gérer son agenda. « Il faut prendre le temps de s’acclimater à ses missions ». 

L’avis de l’expert : 

Avoir un seul client peut mettre en péril votre activité si celui-ci décide de ne plus travailler avec vous. Rappelons que la micro-entreprise reste un statut précaire. Il vaut mieux avoir plusieurs cordes à son arc et s’assurer une trésorerie. Une règle de base pour tout entrepreneur : prospectez même si votre activité se porte bien.

En revanche, si vous avez plusieurs clients simultanément, vous devez apprendre à gérer l’ensemble de vos missions. Vous devez faire preuve d’organisation et de bon sens afin de gérer au mieux votre temps et votre production. Demandez-vous si vous êtes capable d’honorer toutes les missions qui vous ont été confiées. Si ce n’est pas le cas, est-il possible d’en différer certaines ? 

4/- Bien préparer ses factures 

Préparer sa facturation est une étape importante lorsqu’on se lance. Tous les freelances ont des factures différentes mais il y a certains incontournables à ne pas oublier. La facture est aussi un document officiel qui vous permet de vous couvrir en cas de problème. « Par exemple, j’impose à mes clients de me payer sous trente jours sous peine de pénalité ».

Vous l’aurez compris, pour bien se vendre il faut être béton. Mais au fait, comment savoir à quel prix se vendre ? « C’est compliqué d'estimer sa valeur, mais c’est important de se renseigner et de demander des conseils à des entrepreneurs plus expérimentés ».  

L’avis de l’expert : 

Qui dit facture, dit aussi devis. D’ailleurs, en plus du devis, vous avez aussi à soumettre les conditions générales de vente (CGV), qui représentent l’équivalent d’un contrat de vente ou de prestation de services entre un client et un fournisseur. Elles permettent de fixer un cadre juridique à leur relation commerciale en : 

  • protégeant le client et le fournisseur notamment en cas de conflit, 
  • informant les clients avant le passage d’une commande ou la conclusion d’une transaction, 
  • précisant les responsabilités de chaque partie, 
  • fixant la juridiction compétente en cas de conflit. 

Le devis, les CGV et la facture sont aussi des éléments de communication. Veillez au grain sur toutes les mentions obligatoires à faire figurer pour que ces documents soient irréprochables. 

Source Big média