Le télétravail, ou la tentation du nomadisme
Alors que près d’un actif sur deux apprécierait pouvoir travailler au moins ponctuellement dans un tiers lieu, l’idée fait son chemin en politique et en entreprise, explique la journaliste du « Monde », Anne Rodier, dans sa chronique. Le sénateur Julien Bargeton a déposé une proposition de loi pour faciliter l’accès à des bureaux de proximité.
Carnet de bureau. Le tiers-lieu va-t-il trouver sa place dans l’organisation du travail ? Les contraintes sanitaires imposées à toute la France depuis le 6 avril ouvrent une nouvelle étape du développement du télétravail, généralisé par le Covid-19. Les négociations sur les accords relatifs au télétravail se poursuivent dans les grandes entreprises, mais un cap est franchi : c’est devenu un « mode d’organisation standard » dans le dernier accord d’Allianz France, par exemple, voire de « référence en termes d’organisation collective du travail », pour la Société générale. Il faut désormais faire avec. Alors autant l’organiser.
A l’avenir, la généralisation du télétravail est souhaitée par plus de sept Français sur dix (72 %) et plus de huit télétravailleurs sur dix (81 %), selon une étude publiée fin mars par l’Observatoire Cetelem. Les salariés interrogés pour cette enquête privilégient une solution mixte, avec deux ou trois jours de travail par semaine en dehors du bureau, que ce soit chez soi, en extérieur ou en espace de coworking. Près d’un actif sur deux (49 %) apprécierait, au moins de temps en temps, pouvoir travailler dans un tiers-lieu. Le nomadisme est bel et bien une option, pour les salariés comme pour les acteurs politiques et les employeurs, qui y réfléchissent.
Le sénateur Julien Bargeton a ainsi déposé le 5 février une proposition de loi pour faciliter l’accès à des bureaux de proximité. « Des tiers-lieux peuvent permettre de profiter des avantages du télétravail en supprimant une partie de ses inconvénients : on y retrouve le principe de la machine à café où on fait des rencontres professionnelles, la connexion y est meilleure parce qu’assurée par de grandes entreprises, on peut avoir des postes de travail bien équipés avec trois écrans, et ça soutient aussi le développement des villes moyennes et des centres-bourgs », a-t-il expliqué au Sénat, le 1er avril, lors d’une table ronde sur « Les perspectives pour le télétravail ».
Source Le Monde
Source Le Monde