Télétravail : pourquoi est-il si important de maintenir un lien informel ?

Pourquoi avons-nous tant besoin d’échanges informels ? La réponse de Charles de Fréminville, cofondateur et CEO de Bloom at Work, bien-être au travail.

Echanges lapidaires, sentiment de solitude, baisse d’énergie et de motivation… Même les partisans les plus acharnés du télétravail en ressentent désormais les limites. Le maintien du lien informel avec les équipes est plus que jamais clé pour garantir l’engagement et le bien-être des collaborateurs.

Prendre la température. «Comment ça va ?» Dans le cadre du travail, nous posons cette question plusieurs fois par jour, mais il est rare que chaque collaborateur prenne le temps de s’exprimer sur son bien-être de façon sincère et approfondie. Et encore plus rare que chacun écoute ces réponses avec attention ! A distance, il est plus compliqué de percevoir le coup de fatigue ou la baisse de moral de son équipe. Pourtant, tous les (bons) managers ont déjà tenu compte du sentiment ambiant avant de préparer une prise de parole. Ils savent qu’ils obtiennent de meilleurs résultats en matière de motivation lorsqu’ils tiennent compte de ce qui préoccupe leurs collaborateurs. Un rituel simple et convivial permet de partager son humeur du moment : prendre trois minutes de recul sur son humeur personnelle et lui attribuer une note de 1 à 10 sur un papier ; montrer tous les «résultats» à l’écran en même temps et discuter sur chacun d’entre eux.

Planifier des «shots» de sociabilité. Le travail à distance a fait valser le spontané. Voir ses collègues «en vrai» est devenu pour certains un rarissime plaisir simple. Pourtant, l’alliance entre lien social et télétravail s’avère aussi indispensable que possible. Il faut juste savoir organiser et «planifier l’informel». L’enjeu est de maintenir le lien au jour le jour, de réaffirmer la fierté d’appartenance et de commencer la journée avec une belle énergie. Par exemple à l’aide de «pauses café digitales» entre collaborateurs ou avec un membre du comité de direction, comme cela a été fait au sein du groupe Accor et de l’entreprise NTT.

Expliciter les émotions. Télétravail oblige, les communications écrites sont souvent privilégiées au détriment de l’échange oral. A en croire le PDG de Slack, Stewart Butterfield, le nombre d'échanges quotidiens par utilisateur sur cet outil de messagerie instantané a récemment augmenté de 20%. Les possibilités d’incompréhension, de vexation ou de surinterprétation se multiplient. Quelques habitudes simples peuvent pourtant y remédier. A commencer par un geste basique, celui de décrocher son téléphone pour échanger de vive voix. Trois minutes de conversation valent souvent mieux qu’une boucle de 25 mails ou messages. «Ce projet me stresse car…», «Au moment où je te parle, je me sens…», «Mon besoin profond est…» : oser exprimer clairement ses ressentis est primordial.

Source Capital avec Management