Entrepreneurs, voici 10 secteurs porteurs d'avenir

Si elle a paralysé des pans entiers de l’économie, la pandémie de coronavirus a aussi fait émerger de nouvelles niches prometteuses. Tour d’horizon.

Organisation du travail, formation, transport urbain, éducation : le Covid a changé nos vies, fait exploser nos habitudes, mais aussi révélé de nouveaux besoins. Et, bizarrement, le moment peut se révéler propice à la création d’entreprises, en particulier si elles sont innovantes et en adéquation avec ces préoccupations. Sélection d’activités pleines de promesses.

1. Accompagner l’essor du télétravail

Pendant le confinement, un quart des personnes en situation d’emploi se sont retrouvées en télétravail. Depuis, un retour progressif dans les locaux s’est mis en place, mais le travail à distance a gagné en crédibilité. De nombreux services restent à inventer pour accompagner ce mouvement. Fondée par Christophe Cote pour aider les entreprises dans leur déménagement, AdopteUnBureau s’est ainsi mis au goût du jour en permettant à des organisations de louer ou d’acheter en ligne des sièges ergonomiques pour leurs télétravailleurs. Un business dont le volume aurait triplé par rapport à 2019.
adopteunbureau.fr

2. Répondre aux besoins de soutien psychologique

Télétravail, chômage partiel et menace sur l’emploi bousculent les certitudes. Cette période anxiogène ouvre une voie royale aux solutions en ligne conçues pour gérer le stress et la peur du lendemain. PositiveYou, une plateforme qui relie des particuliers et des psychologues indépendants, a enregistré une hausse de 20% de son activité depuis le début de la crise sanitaire, avec une cinquantaine d’utilisateurs mensuels. Créée en 2016 par Karina Geday, la jeune pousse intéresse également les employeurs souhaitant mettre en place un accompagnement psychologique de leurs collaborateurs.
> positiveyou.co

3. Faciliter l’usage du vélo en ville

Considérés comme autant de foyers potentiels de coronavirus, les transports en commun des grandes villes sont délaissés au profit du vélo. Les activités liées à la maintenance et à l’usage des bicyclettes et des trottinettes ont sans aucun doute un bel avenir devant elles. Sharelock, par exemple : créée en mai par Nicolas Louvet et Alexandre Molla (ex-manager chez Uber), la start-up installe des cadenas partagés sur les potelets de nos rues pour limiter les vols. Utilisable via une application mobile, le service, testé à Rouen, devrait être étendu à trois ou quatre villes françaises en 2021.
sharelock.co

4. Réinventer la pause déjeuner

Les restaurants d’entreprise sont loin de faire le plein… C’est le moment de développer une alternative à la cafétéria classique. Créé par Maxime Paget et Jean-Sébastien Bez, Pollen est un service de livraison de repas sains et à petit prix (9 euros en moyenne), sur les lieux de travail de la métropole lyonnaise. De la recherche de produits issus de l’agriculture responsable à la livraison en triporteur électrique, la start-up et ses 11 salariés maîtrisent toute la chaîne. Chiffre d’affaires prévu cette année : 800.000 euros.
pollen.delivery

5. Accélérer le passage des pharmacies au numérique

Le confinement a mis en lumière la nécessité d’un accès virtuel aux professionnels de santé. En plein boom, la télémédecine n’est pas la seule piste à explorer. Dirigée par Amaury de Chalain et Xavier Mosnier-Thoumas, la start-up bordelaise MeSoigner a, par exemple, développé une plateforme Web permettant aux officines pharmaceutiques de développer la vente à distance. Près de 1.000 "croix vertes" l’utilisent déjà. La jeune pousse a aussi créé une application grâce à laquelle les pharmaciens peuvent garder le contact avec les clients les plus âgés.
mesoigner.fr

6. Verdir la livraison de produits de première nécessité

De plus en plus préoccupés par le "monde d’après", les Français sont à la recherche de produits irréprochables sur le plan environnemental, y compris pour ceux de première nécessité. Hubert Michaux et Victor Cerutti (photo) viennent de lancer La Lessive de Paris, composée à 99% d’ingrédients naturels, fabriquée et conditionnée en bouteille de verre, et livrée à vélo. Difficile de faire plus écolo et plus local. Objectif: atteindre les 200 livraisons par jour avant la fin de l’année.
> lalessivedeparis.fr

7. Miser sur la pratique croissante du "Do It Yourself"

Selon l’Observatoire société et consommation, les pratiques créatives, la confection et la réparation d’objets font partie des activités ayant le plus augmenté pendant le confinement. Amorcée depuis quelques années, la vogue du "Do It Yourself" prend une nouvelle dimension. Tant mieux pour I Make. Fondée en 2019 par Elodie Abecassis, cette place de marché met en contact des particuliers avec des marques spécialisées dans les activités manuelles et créatives. En plein essor, elle aurait triplé son activité pendant le confinement et continuerait à se développer au rythme de + 20% par semaine.
> i-make.com

8. Prendre soin des clients à domicile

Les contraintes sanitaires rendent difficile l’accès à certains services : coiffure, massage… L’activité des prestations à domicile apparaît prometteuse, comme en témoigne la trajectoire de WeCasa. Fondée en 2016 par cinq amis, cette plateforme permet de prendre rendez-vous chez soi avec plus de 3.000 professionnels (esthéticienne, masseur, coach sportif…). Elle aurait multiplié ses revenus par trois par rapport à l’an passé, avec plus de 100.000 clients utilisateurs.
wecasa.fr

9. Rompre la solitude accrue des personnes âgées

La pandémie a accru l’isolement des personnes âgées, créant un appel d’air pour des solutions capables de reconnecter les seniors avec leurs proches. Lancée par Yoann Ebrard, Nelly et Pierre Meunier, en 2018, Sunday est une application couplée à un boîtier permettant de recevoir sur un écran télé, messages, vidéos et photos envoyés par ses proches. Déployé dans les Ehpad et les hôpitaux, le dispositif a dépassé le million de visuels partagés avec "un chiffre d’affaires en progression de 160% entre mai et septembre".
sunday.love

10. Rendre le cocooning plus sain

Par la force des choses, le Covid-19 a renforcé la tendance à cocooner. Télétravail ou pas, on passe plus de temps chez soi. Tout ce qui favorise un intérieur plus naturel et plus confortable devient tendance. Lancée en 2018 par Antoine Loredo et Davide Ballotta, Kipli commercialise une ligne de literie saine, sans composants toxiques ou synthétiques. La marque a levé 2 millions d’euros en 2019. Elle revendique une croissance mensuelle à deux chiffres depuis mai dernier avec "500 à 1.000 matelas vendus chaque mois".
kipli.com

 

L’avis de l'expert

"Le télétravail est devenu un sujet central, constate Olivier de la Chevasnerie, président de Réseau Entreprendre. On peut imaginer des solutions qui facilitent la vie des télétravailleurs, comme eMana, un logiciel innovant de gestion des e-mails. L’autre grand sujet émergent est la transformation numérique des entreprises. Des activités sont à inventer dans les domaines de la formation à distance et de la télémédecine au sens large. Live-Out, un de nos lauréats, développe par exemple des solutions de loisirs en réalité virtuelle pour les résidents des maisons de retraite. Enfin, de nombreuses opportunités conciliant e-commerce et besoins de proximité s’ouvrent aux entrepreneurs."

Source Capital avec Management