Pascal Leroy et Dominique Szepielak interpellent les entreprises sur le sujet du télétravail dans leur ouvrage : Télétravail, la révolution du home-office. Dans ce contexte, des efforts semblent être encore à fournir pour maintenir le sentiment d’appartenance aux organisations. Pascal Leroy nous livre son analyse.
Pouvez-vous nous présenter les activités de Seprem ?
Seprem est une société créée en 1975 spécialisée dans l’aménagement des espaces de travail. Nous travaillons essentiellement pour les grands groupes autour de projets de déménagement, de réaménagement de bureaux ou de restaurants d’entreprise. Nous distribuons également 400 marques de mobilier de bureau et proposons des prestations d’agencement sur-mesure avec par exemple des bibliothèques intégrées ou encore des plafonds acoustiques. Notre objectif est d’accompagner nos clients dans la durée. Nous nous sommes positionnés au début de la pandémie sur les produits anti-covid comme les parois en plexiglas ou encore les distributeurs de gel hydroalcoolique.
Quelle est la genèse de cet ouvrage ?
Cette idée de livre est née d’une discussion avec mon ami Dominique Szepielak, psychologue et psychanalyste, qui a créé l’institut Horizon spécialisé en négociations dans des environnements complexes. Lors du premier confinement, nous avons eu une longue conversation sur la manière de réagir par rapport à cette nouvelle situation. Le télétravail s’est invité comme un nouveau mode d’organisation des entreprises. S’il est aujourd’hui clairement intégré, il faut prendre conscience qu’il touche à la stratégie entière des organisations et les impacte à tous les niveaux. Il faut sérieusement prêter attention à la façon de gérer les collaborateurs à domicile.
Quel est le message que vous souhaitez faire passer ?
Depuis environ 20 ans, les entreprises sont très attentives au confort des collaborateurs. Elles emménagent dans des locaux au design agréables et soignés, en matière d’ergonomie, de grandes avancées ont été réalisées par exemple sur les sièges de bureau.
Mais les entreprises font face aujourd’hui à une problématique autour de l’accompagnement des collaborateurs chez eux. Cela a un impact sur la marque employeur et surtout auprès des jeunes. C’est devenu un élément incontournable. Ils sont nombreux à demander ce qui est fait pour les collaborateurs dans le cadre du télétravail au niveau de l’équipement ou encore de la mobilisation d’un interlocuteur spécialisé pour accompagner les collaborateurs en télétravail.
Où se situent les principales difficultés des collaborateurs en télétravail ?
Il faut avoir en tête que lorsqu’il y a un problème relationnel dans le travail, ce n’est pas compliqué de passer la porte d’un bureau et d’échanger avec un responsable RH. Quand deux collaborateurs s’accrochent sur Teams, c’est plus compliqué de désamorcer le conflit. Ces situations ont non seulement un impact sur la marque employeur mais aussi au niveau juridique et fiscal, au niveau des règles à suivre et de l’équipement à mettre à disposition.
Dans votre ouvrage, vous poussez très loin la réflexion sur toutes les problématiques qui peuvent se poser en télétravail et notamment le droit de grève à domicile…
Oui tout comme le droit pour les femmes enceintes à réduire leurs horaires. Comment le mettre en place en télétravail ? Nous remarquons que de nombreuses entreprises travaillent sur des actions RSE avec des ruches sur les toits, mais quand les collaborateurs sont en télétravail, plus rien ne se passe. Pourtant les grands groupes et notamment internationaux ont des engagements à tenir.
Il est essentiel de maintenir le lien entre les collaborateurs et le fait de travailler pour un objectif commun, même si cela peut être difficile lorsque l’on ne se voit jamais. L’entreprise doit considérer qu’un collaborateur en télétravail fait partie intégrante de l’entreprise. Il doit être équipé en conséquence et en lien permanent avec l’organisation.
Source Courrier Cadres