Les conditions de retour au bureau ont un impact négatif sur les salariés

Après la longue période de télétravail durant la crise sanitaire, les collaborateurs acceptent difficilement les politiques strictes qui encadrent leurs tâches en présentiel. Surtout, pour ceux qui sont soumis à des horaires peu flexibles.

« Les dirigeants doivent cesser d’imposer des journées de travail avec des horaires rigides de 9h à 17h, et plutôt œuvrer à rassembler leurs équipes autour d’un objectif commun et donner l’exemple. Vous obtiendrez de meilleurs résultats et vos salariés seront plus épanouis si vous leur offrez la possibilité de travailler où et quand cela leur convient le mieux. » affirme Brian Elliott, Directeur exécutif du  Future Forum, un think tank d’analyse des politiques publiques. La dernière enquête du Future Forum Pulse qui porte sur 10.000 actifs aux États-Unis, en Australie, en France, en Allemagne, au Japon et au Royaume-Uni,  dresse un constat négatif sur les conditions de travail des salariés après le retour au bureau. Des résultats à considérer, même si ce think tank, initié par Slack, plateforme de communiquer collaborative, prône l’usage des outils numériques de travail à distance.

Au niveau global, 34% des salariés sont de retour au bureau à temps plein, et le stress et l’anxiété liés au travail ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de l’étude, durant l’été 2020.

Les salariés qui n’ont pas (ou peu) la liberté d’aménager leurs horaires de travail sont 2,6 fois plus susceptibles de chercher un nouvel emploi au cours de l’année à venir, par rapport à ceux qui bénéficient de flexibilité horaire.

De plus, des clivages entre les cadres et les non-cadres persistent. Les  employés non-cadres sont 2 fois plus susceptibles que les cadres de travailler au bureau cinq jours par semaine. Ils sont soumis à une pression accrue de leur hiérarchie pour les inciter à retourner au travail en présentiel. Les scores de satisfaction des non-cadres en matière d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée sont inférieurs de 40% à ceux de leurs supérieurs. Ils ont baissé 5 fois plus vite que ceux des cadres au cours du dernier trimestre.

En France, plus de la moitié des sondés envisagent de changer d’emploi

Les habitudes de travail durant la crise sanitaire ont laissé des traces durables. Le modèle hybride est devenu la norme. Près d’un salarié sur 4  souhaiterait  travailler au bureau 5 jours par semaine, près d’un sur 3 préfère y revenir 3 à 4 jours par semaine, 28% 1 à 2 jours par semaine, 12% quelques jours par mois mais seuls 5% des répondants voudrait  passer intégralement au télétravail.

58% des « travailleurs du savoir», en bref, ceux qui ne produisent pas des marchandises ou des services, sont prêts à changer d'emploi. Mais seuls 7,2% des sondés prévoient de chercher un nouvel emploi, 12,9% sont susceptibles d’en chercher un nouveau, 38% l’envisagent sans certitude et 41,9% ne comptent pas quitter leur emploi.

Le point saillant de l’étude montre que les salariés indiquant être mécontents du manque de flexibilité quant à leurs lieu et horaires de travail, sont 3 fois plus susceptibles de chercher un nouvel emploi au cours de l’année à venir. A considérer pour les employeurs, par exemple dans les secteurs en tension occupés par les développeurs  séniors.

Source IT SOCIAL